Mardi 10 mars 2 10 /03 /Mars 09:07

Fidèle à la météo d’un mois de mars, le temps avait complètement changé d’une journée à l’autre. Le ciel était d’un bleu limpide, sans le moindre nuage à l’horizon pour venir masquer un soleil qui se voulait puissant et faisait rapidement monter la température dans les rues étroites de Valladolid où déambulait Eric, son appareil photo pendant autour de son cou.


Résidence des rois de Castille jusqu’en 1561, date à laquelle Philippe II fit de Madrid la capitale d’Espagne, Valladolid conserve encore une multitude de monuments de cette époque, témoins presqu’immortel de son glorieux passé. Après avoir été brièvement celle de l’Espagne de 1601 à 1606, la ville reste aujourd’hui la capitale de la province de Valladolid, ainsi que celle de la communauté autonome de Castilla y León. Toute sa beauté et sa richesse historique résident essentiellement en son centre-ville et la majorité des espagnols s’accordent à dire que l’on y parle l’espagnol le plus pur du pays.

 

Depuis son arrivée, ce n’était pas la première fois qu’Eric allait flâner dans le centre, s’y rendant presque tous les soirs pour se mêler  aux nombreuses petites fêtes qui s’organisaient dans les bars à tapas, mais cela ne l’empêchait pas de continuer à s’émerveiller devant les décors qui changeaient au gré des lumières naturelles se propageant dans les rues et ruelles. Il devait déjà posséder pas loin de 500 photos de la ville, mais continuait à prendre de nombreux clichés, juste pour le plaisir de l’image.


Arrivé sur la Plaza Mayor, gigantesque place rectangulaire bordée de cafés et de commerçant de toute sorte, il consulta sa montre et vit qu’il était loin d’être en retard : une heure le séparait encore de son rendez-vous avec Virginie.


La veille, alors qu’il raccompagnait les deux amies à leur bus, ils avaient décidé de se revoir et de se retrouver dans un lieu proche de leur hôtel, un endroit facile à trouver par les touristes, un bar se trouvant à l’une des entrée du Pasaje Gutiérrez, à moins de dix minutes de là où il se trouvait actuellement. Il décida donc de se poser un moment en prenant un café sur la place où il pourrait, dans un même temps, profiter du Wi-Fi pour consulter ses mails depuis son téléphone portable.

 

Il avait beaucoup pensé à la journée passée à Peňafiel, à la surprenante rencontre qu’il avait faite, et n’en revenait toujours pas qu’elle se soit soldée par cet épisode sulfureux dans les toilettes. Beaucoup de personnes, bien pensantes, moralisatrices, trouveraient certainement un tel acte sordide, voire vulgaire : faire l’amour dans un lieu public, avec une personne parfaitement inconnue, juste pour assouvir une soif irrépressible de sexe… Pourtant, Eric y voyait une touche de romantisme en se remémorant la manière dont tout avait commencé et le jeu de séduction qui avait suivi des présentations sommaires ; après tout, peut-être que Peňafiel et son château avaient un pouvoir insoupçonné, celui de faire tourner les têtes des personnes leur rendant visite… Ou peut-être était-ce Virginie qui avait ce pouvoir ? Il est vrai qu’il s’était senti attiré par elle dès les premières secondes, percevant en elle un mélange subtil de sensualité et de tristesse, comme une envie de s’ouvrir à la vie qui serait freinée par un évènement antérieur, sans doute très douloureux. Il s’était senti attiré par elle et il l’était toujours tout autant aujourd’hui.

 

- Tu es sûre que tu ne veux pas venir ?


Magalie posa ses mains sur les épaules de Virginie et la fixa intensément, curieusement troublée. Elle la trouvait très belle dans cette robe moulante, découvrant ses épaules et une poitrine qui la faisait saliver d’envie. Un instant, des images d’un passé qui semblait déjà si lointain lui revinrent à l’esprit, augmentant encore plus son émotion. Elles avaient dix ans de moins, une faible expérience sexuelle, mais elles avaient pris un énorme plaisir dans les bras l’une de l’autre.


- Bien sûr que j’en suis sûre ! finit-elle par répondre avec un grand sourire. D’autant plus que tu seras certainement mieux en tête à tête avec ton bel écrivain !

- Sans doute, fit Virginie en piquant un fard, comprenant parfaitement bien l’allusion de son amie. Mais je ne veux pas que tu t’ennuies, toute seule…


Magalie éclata franchement de rire et déposa un baiser retentissant sur le front de son amie.


- Tu es un amour, mais m’as-tu déjà vu m’ennuyer dans une ville pleine de beaux mâles ?

- C’est pas faux !

- Allez, ma belle, je file. A ce soir et, surtout, ne sois pas sage !


Virginie attendit que Magalie ait disparu de l’autre côté du Pasaje Gutiérriez pour entrer dans le bar. Elle était très en avance et elle commença à égrener nerveusement les longues minutes qui la séparaient de son rendez-vous, se demandant comment allait se passer cette seconde rencontre, ce qu’ils allaient pouvoir trouver à se dire.


La nuit porte conseil, dit-on souvent, mais quels conseils avait-elle pu apporter à l’homme qui l’avait aimé si brièvement, mais si intensément ? Que pouvait-il penser d’elle à présent, de cet épisode dans les toilettes d’un bar ? Pour sa part, elle se sentait partagé entre deux sentiments plus ou moins diffus : la honte de s’être sans doute comportée comme une fille facile et le bonheur de sentir son corps de femme revenir aussi brutalement à la vie.

 

Après être arrivé à leur hôtel, dernière étape de leur séjour en Espagne, Virginie avait fini par céder aux questions pressantes de son amie et lui avait raconté tout le plaisir qui s’était emparé d’elle, la manière dont Eric l’avait mené à un profond orgasme. Puis, ne voulant pas attendre d’être en Suisse et poussée par une curiosité incontrôlable, elle avait utilisé le réseau Wi-Fi de l’hôtel pour télécharger sur sa tablette l’un des romans dont avait parlé Eric, au bar, et dont elle avait retenu le titre. Après le dîner, elle avait rapidement souhaité la bonne nuit à Magalie et s’était enfermée dans sa chambre pour se plonger dans une lecture qui l’avait menée jusqu’au bout de la nuit, s’enivrant de mots qui la poussèrent à se caresser jusqu’à la mener à une jouissance solitaire.


Même si elle n’était pas friande de ce type de lecture, ce n’était toutefois pas la première fois qu’elle lisait un roman érotique et elle avait été fascinée, après une vingtaine de lignes, par la manière dont Eric écrivait, par sa façon de retranscrire le plaisir féminin avec une telle justesse que cela en était troublant, comme s’il avait pu le vivre lui-même. Même si elle ne l’avait pas connu, elle l’aurait imaginé comme un excellent amant rien qu’à la lecture de ses mots, une conviction aujourd’hui renforcée par ce qu’il lui avait montré la veille.


Elle regarda une nouvelle fois sa montre et croisa ses jambes en serrant fort ses cuisses ; l’heure approchait et d’agréables picotements lui parcoururent le corps.

 

Lorsqu’il entra dans le bar, Eric n’eut aucune peine à repérer immédiatement Virginie, car il était encore trop tôt pour que les espagnols aient investi les lieux pour la pause déjeuner.


Elle se leva d’un bond en l’apercevant dans l’encadrement de la porte et lui adressa un large sourire, tandis que son cœur se mettait à battre la chamade.


- Bonjour vous, dit-elle d’une voix un peu trop grave lorsqu’il fut près d’elle.

- Mes hommages, madame.


Même si, après avoir partagé un moment des plus intimes, le vouvoiement pouvait paraître étrange, Virginie n’avait pu s’empêcher de l’employer tant elle se sentait brusquement intimidée. Cela amusa Eric et il lui saisit la main droite pour y déposer un baiser du bout des lèvres, dans la plus pure tradition d’un baise main d’antan.


- Vous êtes en beauté, madame.

- Je dois pourtant avoir une tête affreuse ! Je n’ai pratiquement pas dormi de la nuit, dit-elle en reprenant place sur sa chaise. 

- Vraiment ? L’hôtel est donc si peu confortable ?

- Non, ce n’est pas ça… Comment dire… Je n’ai pas pu attendre pour lire un de vos livres. J’en ai téléchargé un et je l’ai lu d’une traite !


Eric s’apprêtait à répondre, quand le serveur du bar se présenta à leur table pour prendre la commande du nouvel arrivant.


- Buenos dias.Que quieres ?

- Un cafe con leche, répondit Eric. Veux-tu quelque chose d’autre ? demanda-t-il à Virginie.

- Je veux bien un autre café au lait.

- Y un cafe con leche tambien por mi compaňera, por favor.

- Si seňor.

- Même si je suis navré que ta nuit fut si courte, l’idée que tu l’as partagée avec moi, même si ce n’est qu’au travers de l’un de mes romans, me plait énormément.

- Je dois t’avouer qu’il y a eu un moment où j’aurais souhaité que tu sois vraiment avec moi… pour éteindre l’incendie qui me consumait ! répondit-elle en rougissant.

- Vraiment ?

- J’ai déjà lu des livres érotiques dans le passé, mais tu as une manière bien particulière d’écrire. Tes mots nous échauffent, nous font vibrer… En fait, je m’aperçois que je ne sais même pas comment t’expliquer ce que j’ai ressenti en te lisant !

- Vous me flattez, madame.

- Vous me troublez, monsieur.

 

Ils passèrent un très long moment à discuter, s’échauffant mutuellement les sens, si tant il y eut besoin qu’ils le soient, en alternant vouvoiement et tutoiement jusqu’à en faire un jeu de séduction très subtil. Ils en oublièrent ainsi le temps qui passe, l’endroit où ils se trouvaient, goûtant pleinement à la chaleur du plaisir montant en eux. Elle était subjuguée par ses mots, sa voix et il était fasciné par son sourire et l’éclat brûlant de son regard.


Peu à peu, le bar commença à se remplir et des dizaines de discussions se formèrent, se mêlèrent jusqu’à ne plus former qu’un immense brouhaha où il devenait difficile de s’entendre. Ce fut le signal de départ pour les deux tourtereaux.

 

Tantôt bras dessus, bras dessous, tantôt se tenant tout simplement par la main, Eric fit visiter la ville à Virginie, lui transmettant les connaissances qu’il avait sur tel ou tel monument. Elle l’écoutait parfois d’une oreille distraite, tant elle n’avait envie que d’une chose : se retrouver seule avec lui. Elle rêvait de sentir son corps nu contre le sien, de trembler sous la caresse de ses doigts sur sa peau, de sentir son sexe viril se mouvoir en elle ; tout son être brulait et cela n’était pas uniquement dû à la chaleur du soleil espagnol.


- J’ai envie de toi ! dit-elle soudainement dans un cri venant du cœur. Là, tout de suite ; je veux que tu me prennes !


Ils se trouvaient au milieu du Campo Grande, immense jardin public situé au cœur de Valladolid, et de nombreuses personnes, de tous âges, y étaient présentes, profitant du premier soleil bienveillant de la saison.


- Je crains, ma chère, qu’il nous faille attendre de nous trouver dans un endroit plus tranquille !


Virginie se colla à lui et porta une main à son entrejambes, se rendant ainsi compte qu’elle n’était pas la seule à avoir des envies charnelles.


- Je ne peux pas attendre, murmura-t-elle à son oreille. Je veux sentir ton sexe en moi, maintenant !


La gorge d’Eric se serra sous une forte montée d’adrénaline ; son cœur battit plus rapidement et sa verge prit encore plus de place dans son caleçon. Il fit travailler sa mémoire à grande vitesse, cherchant à se rappeler si, dans les environs proches, il pourrait trouver un endroit loin des regards. La main de Virginie se serra un peu plus, emprisonnant une partie de son sexe au travers de son pantalon.


- Vous me rendez fou, madame ! dit-il d’une voix suave. J’ai peut-être une idée. Viens !


Il l’entraîna par la main le long d’un petit chemin, marchant d’un pas si rapide, qu’ils en firent se retourner plusieurs personnes sur leur passage, des badauds intrigués par l’attitude curieuse du couple.

 

Plusieurs décennies auparavant, une grotte artificielle avait été aménagée dans un coin du Campo Grande avec une large ouverture donnant en contrebas du jardin public et séparée de ce dernier par un petit plan d’eau. Le promeneur peut facilement y accéder en empruntant une ouverture située sur l’un des côtés de la grotte, entrée qui, pour des raisons de sécurité, est fermée par une lourde porte métallique l’hiver.


Eric avait découvert l’existence de cet endroit quelques jours auparavant au cours de l’une de ses flâneries. Elle était alors fermée au public, mais il espérait que, au vu des températures en progression, elle ait été rouverte depuis. Certes, cela restait un lieu ouvert au public, mais c’était la seule idée qui lui était venu à l’esprit.


Il poussa un profond soupir de soulagement en arrivant devant l’entrée. Même si le papier indiquant que l’accès de la grotte était interdit, la lourde porte en métal était entrebâillée. Comme un adolescent craignant de se faire prendre en faute, il la poussa avec précaution et, constatant qu’il n’y avait personne, il y fit entrer Virginie et repoussa la porte derrière eux.


Ils étaient dans un étroit couloir, d’une longueur d’environ 4 mètres, au bout duquel, si l’on tournait sur la gauche, on  se retrouvait à l’air libre, face au plan d’eau. De là où ils se tenaient, personne ne pouvait les voir et personne ne pousserait la porte avec l’affichage de l’interdiction… personne, si ce n’est celui ou celle qui l’avait ouverte précédemment.


- A présent, il me semble que nous sommes à l’abri des regards, non ? chuchota Virginie.

- En effet, mais je ne suis pas certain que nous soyons tranquille bien longtemps.

- Dans ce cas, ne perdons pas une seconde de plus !


Elle l’agrippa par les cheveux pour se saisir de sa bouche d’une manière si brutale, qu’il en recula de quelques pas, jusqu’à se retrouver dos à la paroi de pierres. La fougue du baiser acheva de faire disparaître les quelques appréhensions qui subsistaient encore dans sa conscience. 


- Vous me rendez fou, madame !


Elle lui adressa un petit sourire, puis s’agenouilla lentement devant lui, sans quitter ses yeux du regard. Toujours en le fixant, elle détacha sa ceinture et déboutonna son pantalon qu’elle fit glisser à ses chevilles ; ce ne fut qu’alors qu’elle baissa le regard sur la bosse qui déformait totalement le caleçon.


- Je fais bien plus que te rendre fou, dirait-on !


Du bout des doigts, elle effleura la protubérance masculine et sentit son string s’humidifier très rapidement. N’y tenant plus, elle descendit brusquement le caleçon et la verge, enfin libérée de sa prison, se tendit fièrement devant sa bouche.


- Qu’elle est belle, fit-elle à mi-voix. Je la veux en moi ! ajouta-t-elle fermement en sortant un préservatif de son sac à main.

- Je vois que tu as pensé à tout !

- Je ne pense qu’à ça depuis que nous sommes sortis des toilettes, hier !


Avec une grande dextérité, Virginie emballa rapidement l’objet de son désir dans le latex, puis se redressa sur ses pieds ; ses yeux semblaient briller d’un feu intérieur ardent.


- Prends-moi !


Il est des ordres qui ne se discutent pas et Eric estima que celui-ci en était un. Il posa son appareil photo sur le sol, agrippa la jeune femme par les épaules et la força à se retourner. Il la fit se pencher en avant, puis retroussa sa robe au-dessus de ses hanches, avant d’écarter la ficelle du string qui lui barrait le passage. Il positionna son gland entre les grandes lèvres et donna un violent coup de reins.


La pénétration fut si brusque, que Virginie ne put retenir un cri, non de douleur, mais bien de plaisir. Il ne le savait pas, mais elle avait souvent fantasmé sur une scène de ce genre, où un parfait inconnu la prenait d’une manière presque bestiale et dans un lieu incongru. Si Eric n’était plus à considérer comme un inconnu au sens véritable du terme, le lieu était bien là, tout comme la puissance des coups de reins qui la martelaient.


La tenant fermement par les hanches, Eric ne se mouvait pas très rapidement en elle, mais avec une violence qui faisait bruyamment claquer ses cuisses contre le fessier de sa partenaire. Il n’était guère friand de ce genre d’accouplement, pourtant, à sa grande surprise, il dut admettre qu’il en ressentait un réel plaisir.


- Plus fort ! Prends-moi encore plus fort ! cria Virginie dont tout le corps était parcouru par un délicieux courant chaud.


Eric referma encore plus ses doigts sur les hanches de sa partenaire et, le visage tendu par le plaisir, il se mit à asséner des coups de boutoirs si violents, que Virginie dut poser ses mains contre la paroi face à elle afin de tenir en place.


- Oui ! s’écria-t-elle. Comme ça c’est trop bon !


Une explosion éclata au creux du ventre de la jeune femme, une détonation dont l’onde de choc se répercuta dans chacun de ses membres, de ses muscles ; elle jouit de tout son être, tandis que la verge continuait à aller et venir en elle à une vitesse folle, ou bien était-ce elle qui devenait folle. Il y eut un moment où elle se sentit soulever du sol par le dard, l’instant précis où, poussant un puissant râle, Eric explosa à son tour. Puis il se laissa tomber sur son dos, le souffle court, en sueur. Elle tourna la tête vers lui, un visage où transpirait l’extase, et le gratifia d’un large sourire.


- On ne m’avait jamais prise ainsi, murmura-t-elle, encore haletante, savourant les petits tremblements de la verge toujours enfoncée en elle.

- Et que dirais-tu si nous continuions nos ébats dans un lieu… plus conventionnel ?

- Je dirais que cela me paraît être une excellente idée, monsieur !

 

 

 

 

Par laplumeoccitane46 - Publié dans : Nouvelles en vrac - Communauté : Récits Erotiques X
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