Dimanche 1 mars 7 01 /03 /Mars 13:25

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel, brûlant comme s’il représentait les flammes de l’enfer qui attendait John.

Son chapeau bien vissé sur la tête, celui qui avait été surnommé le Solitaire, pour quelques obscures raison, marchait  lentement dans la rue principale du pueblo. Son visage paraissait impassible, sans aucune autre émotion qu’une intense concentration. Son pas, ni lent ni rapide, était déterminé et son bras droit pendait sur le côté, comme inerte, la paume de la main toute proche de la crosse de son revolver. 

Tout en avançant droit devant lui, il repensait à ces sept dernières années et à la succession d’évènements qui l’avaient mené jusqu’à ce village perdu en bordure du Rio Grande. Sept années pour une traque ; sept années qui avaient fini par faire de lui, le même type d’hommes que ceux qu’il pourchassait. Il se rappela de ses longues heures à s’entraîner à tirer sur des pierres ou des morceaux de bois sec lorsqu’il s’arrêtait pour bivouaquer, améliorant sans cesse sa précision de tir et sa rapidité à dégainer son arme. Il se souvint du premier homme qu’il avait abattu en duel ; il n’en avait éprouvé aucune satisfaction, mais aucun remord non plus : cet homme avait mérité son sort.

Au fil des mois, des années, John s’était fait une réputation de tueur, faisant peur à beaucoup, mais attirant la jalousie d’autres se prétendant plus rapides que lui. Combien de cadavres avait-il à son actif ? Cela faisait bien longtemps qu’il avait cessé de compter. Lentement, sournoisement, son cœur assoiffé de vengeance avait peu à peu basculé du mauvais côté de la barrière. Pourtant, ce n’était pas à cette vie de meurtrier solitaire qu’il s’était destiné, mais bien à celle d’un paisible fermier de l’Oregon, Désireux d’avoir une ribambelle d’enfants avec Kate, son épouse. La vie n’était pas toujours facile, mais il était heureux. Son cœur se serra en voyant l’image de sa femme se dessiner devant ses yeux ; sa mâchoire se crispa sous la monté de la haine, sentiment empoisonné qui vous brûle de l’intérieur, en repensant au jour où tout avait basculé.

Ce jour-là, il s’était levé très tôt pour aller travailler aux champs et Kate l’avait rejoint, en fin de matinée, apportant avec elle un panier pique-nique. C’était une belle journée, placée sous un ciel bleu sans le moindre nuage à l’horizon ; il avait trouvé sa femme plus resplendissante que jamais.

Ils avaient quitté les champs pour aller chercher la fraîcheur de la forêt toute proche et pris leur repas sous un immense Douglas qui devait être plus que centenaire. Ils avaient élaboré leur projet d’avenir, avaient beaucoup ri, comme toujours, puis Kate avait pris un visage sérieux ; elle avait quelque chose d’important à lui proposer.

- Johny. Cela fait un moment, déjà, que nous parlons d’avoir un enfant… Tu en veux toujours un, n’est-ce pas ?

- Bien sûr que oui, ma chérie, et pas qu’un seul !


Kate avait éclaté de rire, avant de reprendre un ton de circonstance.

- N’allons pas trop vite ! Un, c’est déjà bien pour commencer !
- Mais où veux-tu en venir ?

Kate s’était approchée de lui, le regardant droit dans les yeux ; aujourd’hui encore, il se souvenait de l’étincelle qui brillait dans ses grands yeux noirs.

- Je suis en pleine période fertile, lui avait-elle dit. Que dirais-tu si nous mettions notre projet à exécution tout de suite, ici-même, dans cette forêt ?
- Là ? Tout de suite ? Voyons, je suis sale, je sens mauvais…

Kate l’avait fait taire en lui donnant un long baiser langoureux.

- Je t’aime comme tu es ; j’ai envie de toi comme tu es !

Elle l’avait forcé à s’allonge, puis elle avait ouvert sa chemise pour masser le torse musclé, ce torse contre lequel elle aimait tant s’endormir le soir. Puis elle avait commencé à y déposer une multitude de petits baisers, des baisers papillons, comme elle aimait les appeler, avant de se mettre à caresser la verge au travers du pantalon.

John n’avait pu cacher plus longtemps le désir qui l’avait gagné, tant son sexe déformait son vêtement. Il se rappela qu’il avait fermé les yeux, lorsque sa femme avait déboutonné la braguette pour tirer son membre à l’air libre. Il avait poussé un profond soupir, lorsque la bouche chaude, délicieusement humide, l’avait entièrement avalé, entamant une fellation qui lui avait donné des frissons dans tout le corps.

Aux râles que poussait son mari, Kate avait rapidement compris qu’il était temps de passer à autre chose. Elle avait retroussé sa longue robe, s’était mis à cheval au-dessus du sexe masculin et s’y était empalée très lentement. Elle était restée un moment immobile, voulant profiter de cette montée du plaisir qu’elle sentait en fixant son mari dans les yeux. Puis elle s’était mise à danser sur la verge, langoureusement, amoureusement.

Les yeux fermés, John s’était laissé transporter dans les prairies sauvages de l’amour, du plaisir, de l’extase. Il aimait particulièrement, quand sa femme le montait ainsi, une chevauchée d’abord lente, puis de plus en plus rapide, jusqu’à en devenir endiablée.

Des ombres menaçantes se dressèrent brusquement au bout de la rue. John s’immobilisa et plissa les yeux pour mieux voir : le soleil lui faisait face, le gênait un peu. Il sentit son sang chauffer dans ses veines et ses tempes se mirent à battre plus fort sous la rage qui l’habitait. Les derniers étaient là, face à lui : tout serait bientôt fini.

 
Kate avait laissé échapper de longs gémissements sans la moindre retenue. Alors que le moment ne s’y prêtait pourtant pas, il se souvint combien son Mont de Vénus l’avait inondé, combien elle avait hurlé de plaisir.

 

-                     Notre enfant sera celui du bonheur ! avait-elle lancé entre deux gémissements.

John avait alors senti sa grosse veine battre de plus en plus fort ; son souffle était devenu haletant. Il avait entendu sa femme crier encore plus fort, prise par un violent orgasme, et il s’était répandu en elle, ivre de joie, ivre d’amour.

Ils étaient restés une bonne heure collés l’un à l’autre, imaginant des noms pour le bébé. Il voulait une fille ; elle n’avait aucune préférence. Puis le moment de reprendre les labours étaient venus ; il était retourné dans ses champs et elle était repartie dans leur petite maisonnette.

Il se souvint que c’était la fumée, à l’horizon, qui avait attiré son attention. Il était resté songeur pendant quelques secondes, avant de comprendre que cette fumée venait de chez lui. 

Il se rappela de la course folle qu’il avait faite, de la peur qu’il avait éprouvé en voyant sa maison en feu… de la douleur indescriptible en trouvant sa femme, au milieu de la cour, nue et morte.


Un ranch, à quelques kilomètres de là, avait aussi subit une attaque le même jour. Une personne avait survécu et avait entendu l’un des assaillants appeler son chef par son nom. C’est ainsi que John avait découvert qui étaient les auteurs du meurtre de sa femme. Après l’enterrement, il s’était acheté un revolver et un cheval avec les économies qu’il avait placé à la banque.

Sept années de traque, d’enfer et il était enfin arrivé au bout du chemin, au seul but qui l’avait conservé en vie jusqu’à ce jour. Il planta son regard froid dans celui de Josh Stanton et sentit immédiatement le gout du sang monter à sa bouche. 

Stanton était accompagné de quatre autres hommes ; John savait qu’il vivait certainement ses dernières secondes car il n’avait aucune chance de s’en sortir face à cinq adversaires, mais il s’en moquait : la seule et unique chose qui lui importait était que Stanton allait mourir avec lui. 

Par laplumeoccitane46 - Publié dans : Nouvelles en vrac
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