Dimanche 1 mars 7 01 /03 /Mars 13:26

Le brouillard, bien que peu épais, donnait une tout autre dimension à cette forêt qu’il connaissait si bien. Par moment, les arbres, aux couleurs chatoyantes de l’automne, donnaient l’impression de monstres énormes dont les feuillages se transformaient en de milliers de petits yeux envoûtants, et qui semblaient vouloir le saisir brusquement dans leurs bras branchus.

 

Quand il déboucha sur la clairière, l’étang lui parut magique avec ce brouillard qui l’enveloppait, qui flottait à sa surface ; il s’attendait presque à y voir en surgir une fée, un elfe ou une quelconque créature fantastique. Le décor, en son entier, prenait une dimension mystique et mélancolique à la fois.

Il s’installa sur un banc, face à l’étang, et repensa à ce qui s’était passé la veille, un moment si particulier qui lui avait mis tant de baume au cœur.

 

Ils s’étaient donnés rendez-vous à la gare de Cahors ; elle venait pour une seule nuit, repartant à Paris dès le lendemain après-midi ; c’était leur première rencontre réelle. Bien entendu, ils se connaissaient bien, peut-être même très bien : durant de longs mois, ils avaient discuté sur INTERNET, mais aussi par SMS et, de temps en temps, de vive voix par téléphone. Plusieurs fois, déjà, ils s’étaient fixés des rendez-vous, mais avaient toujours fini par les annuler au dernier moment : ils ne se sentaient pas prêt à franchir ce nouveau cap dans leur relation qu’ils disaient hors normes. Cette fois-ci, il n’avait pas remis leur rencontre.

 

Si peu de voyageurs descendirent du train, qu’il l’avait immédiatement vu apparaître sur le quai. Elle portait un jean moulant, un pull en laine à col roulé et des bottines en daim. Ses cheveux tombaient en cascade sur ses épaules et il lui avait rendu le sourire qu’elle lui avait adressé en s’approchant de lui, son sac de voyage sur l’épaule.

Combien de temps étaient-ils restés à se regarder en silence ? Quelques secondes ? Quelques minutes ? Aucun des deux n’aurait pu répondre à cette question, tant ils avaient été captivés par leurs émotions respectives.

 

-          Nous y voilà donc ! avait-elle fini par dire.

-          Oui, nous y voilà.

-          Tu me prends dans tes bras ?

-          Plutôt deux fois qu’une !

 

 

Elle avait laissé tomber son sac sur le sol et s’était jetée contre lui. Il avait doucement refermé ses bras autour d’elle, l’enveloppant d’une grande tendresse, et elle avait aussitôt ressenti tout l’amour qu’il lui portait.

 

Il s’était senti transporté dans un nuage de douceur et avait craint que tout ceci ne soit qu’un rêve, que tout disparaisse brutalement. Mais elle était bien là ; c’était bien sa poitrine qu’il sentait se soulever contre la sienne, ses cheveux qui venaient chatouiller son visage, son parfum qui flattait ses narines. Il avait desserré son étreinte ; leurs regards s’étaient croisés, figés ; leurs respirations s’étaient mêlées ; leurs lèvres s’étaient jointes ; leur baiser avait fait exploser leurs cœurs qui, plus que jamais, s’étaient mis à battre à l’unisson.

 

Il l’avait amené dans son petit appartement de la rue de la Glacière. Depuis l’une des fenêtres, elle avait un instant admiré le Pont Valentré et sa tour du Pendu, puis elle l’avait senti s’approcher d’elle. Elle avait retiré son pull, ne portant plus qu’un chemisier qui mettait à nu son cou et ses épaules. Délicatement, il avait repoussé ses cheveux sur le côté et avait promené son souffle sur sa peau, la faisant frissonner, avant d’y poser ses lèvres. Elle avait alors fermé les yeux, s’abandonnant avec délice à la douceur des baisers.

-          J’attends ce moment depuis si longtemps, avait-il murmuré.

 

Elle aimait sa voix, grave et sensuelle, à l’image des caresses qu’il lui prodiguait.

 

Ils s’étaient retrouvés dans sa chambre et elle s’était lentement effeuillée devant lui, savourant le plaisir qu’elle pouvait lire dans ses yeux. Il s’était approché presque timidement et lui avait caressé la joue avec une incroyable tendresse. Puis il l’avait prise par la main et l’avait faite s’allonger sur le lit, à plat ventre. Toujours habillé, il s’était alors placé sur elle, désireux de tenir une promesse faite il y a quelques temps.

 

Elle avait sursauté en sentant les mains viriles se poser sur ses hanches, puis avait commencé à vibrer de plaisir lorsqu’elles avaient sous l’effet du massage. Elles étaient douces et, au fur et à mesure qu’elles avaient progressé le long de son dos, elle avait eu l’impression que tout le stress, accumulé ces derniers jours, se volatilisait miraculeusement.

 

Le massage de ses épaules, puis de sa nuque, avait fait monter un grand désir dans son corps de femme et elle avait fini par se retourner pour s’assoir devant lui. Sans un mot, elle avait dégrafé la ceinture du pantalon et avait plongé une main dans le caleçon pour se saisir de la verge déjà animée d’une grande vigueur. Elle l’avait masturbé quelques instants, puis s’était allongée sur le dos, submergée par un immense désir.

 

-          Viens ! lui avait-elle susurré.

 

Il s’était dévêtu à la hâte, avait enveloppé sa verge dans un préservatif et s’était glissé entre les cuisses de sa douce et tendre. Leurs regards ne s’étaient pas quittés une seule seconde durant la lente pénétration ; elle avait soupiré en sentant la hampe rigide prendre possession de son intimité ; il avait fermé les yeux lorsqu’il était arrivé en bout de course. Après un très court instant sans bouger, il s’était mis à aller et venir lentement entre ses reins, faisant ressortir entièrement sa verge, ressentant de petites décharges si agréables lorsque les lèvres s’ouvraient et se refermaient sur son gland.

 

Les frissons étaient montés en puissance en elle et son corps était vite entré en activité, se cambrant pour mieux reprendre le sexe qui se dérobait à elle. Elle avait fini par emprisonner son amant entre ses jambes et ses reins s’étaient mis à accompagner les coups de boutoirs, les rendant encore plus puissant, la faisant gémir. Son envie était si forte, que la vague libératrice, génératrice de tant de bonheur, l’avait vite engloutie dans un orgasme fulgurent, réparateur. Serrant brusquement les poings, il avait rejoint sa douce dans le labyrinthe du plaisir et, tout comme leurs cœurs un peu plus tôt, leurs cris avaient résonné à l’unisson.

 

Un bruit, dans un fourré, le ramena à la réalité du moment ; sans doute un lièvre, ou bien un oiseau. Il leva ses yeux, soudainement embués, vers la cime des arbres qu’il distinguait à peine. Il se demanda s’il n’avait pas fait une erreur, si ce qui s’était passé hier n’allait pas, à la longue, blesser encore plus sa douce. Elle n’était pas Coralie, encore moins Titia ; elle ne pouvait pas se perdre dans les bras de deux amants. Des larmes coulèrent et il se demanda ce qu’il pouvait bien y avoir après le brouillard…

Par laplumeoccitane46 - Publié dans : Nouvelles en vrac
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