Dimanche 1 mars 7 01 /03 /Mars 13:31

 Quatre mois s’étaient écoulés depuis cette nuit magique de la fête de la musique. Nous ne nous étions pas revu, mais nous avions continué à échanger des courriels très, trop ponctuellement. Toutefois, j’arrivais à suivre une partie de son parcours en lisant des revues de presses spécialisées dans le monde de la littérature, essentiellement sur le Net, et je repensais souvent à cette folie qui s’était emparée de nous, de moi, pendant quelques heures. Dans ces moments, j’arrivais à ressentir ses mains sur mon corps, son sexe entre mes mains, dans ma bouche, puis prenant possession de moi pour me noyer dans les plaisirs. Parfois, il m’arrivait de m’allonger sur mon canapé, son livre dans une main, tandis que, de l’autre, je me caressais jusqu’à atteindre l’orgasme. Il s’agissait, bien sûr, d’un plaisir au goût inachevé, quelque fois empreint d’une certaine tristesse, mais, néanmoins, je recommençais régulièrement, me donnant à chaque fois l’illusion que j’étais ainsi plus proche de lui, que ce n’était pas ma main, mais lui qui me touchait au travers des mots posés sur la feuille blanche.

 

            Mon couple avait définitivement éclaté et j’avais lancé la procédure de divorce, à la grande surprise de mon mari. Ce dernier sembla même tomber des nues lorsque je lui annonçai ma décision.

 

La procédure s’annonçait longue et difficile à vivre, d’autant plus que, pour des raisons financières, nous devions continuer à vivre sous le même toit mon mari et moi. Toutefois, je commençais peu à peu à me sentir libre et à profiter de ce que la vie voulait bien m’offrir. Je ne faisais aucun projet d’avenir avec mon bel écrivain : il avait sa vie et je le savais heureux ainsi. Je ne me donnais pas le droit de bousculer son équilibre ; pour ce qui concernait cette histoire, je savais que je devais me contenter de ce qu’il m’avait déjà apporté et qu’il continuait à m’apporter au travers de ces courriels, de ces écrits. Je ne regrettais rien, si ce n’est que j’aurais aimé que notre rencontre se passe beaucoup plus tôt. Parfois, j’essayer d’imaginer ce qu’aurait pu être notre vie si j’étais entrée dans la sienne bien avant celle qui était devenue sa femme.

 

            Même si le divorce n’était pas encore légalement prononcé, j’estimais ne plus avoir à tenir mes engagements maritaux et je devenais de plus en plus inspirée par la vie de Coralie, l’une des personnages principale de l’histoire écrite par mon amant écrivain. Tout comme cette héroïne, j’aurais aimé avoir une amie pouvant m’aider à ouvrir la porte de mes fantasmes secrets et me conduire dans des lieux de débauches. J’avais bien trouvé, sur INTERNET, des adresses de clubs où les ébats sexuels étaient à l’honneur, mais, malgré un désir très fort, j’étais incapable de franchir le pas seule : tout comme Coralie à ses débuts, je ressentais le besoin d’être accompagnée moi aussi, mais je n’avais malheureusement aucune Titia dans mes connaissances… J’étais libre de tous engagements, mais je restais prisonnière de mes interdits, de mes peurs…

 

            Commençant à me noyer dans un flot de pensées négatives, je décidai de poser quelques jours de vacances afin d’aller me ressourcer en Dordogne, chez mes parents, et ce fut en commandant mes billets sur le site de la SNCF, qu’un moyen de revoir mon écrivain s’imposa à moi. Pour l’aller, comme pour le retour, je devais prendre une correspondance en gare d’Austerlitz avec, dans les deux cas, une attente d’un peu plus de trois heures. Je lui envoyai donc un courriel, lui expliquant mon voyage et lui proposais de nous retrouver pour prendre un café ensemble pendant que j’attendrais ma correspondance. Mon cœur battit très fort lorsque je reçus sa réponse, presqu’immédiatement : dis-moi quand et à quelle heure.

 

            Mon train arriva en gare de Saint Lazare à 10 heures 45 ; je lui avais donné rendez-vous à 11 heures 30 en haut du Jardin des Plantes, à la Mosquée de Paris, où je connaissais un excellent salon de thé : j’y faisais une halte chaque fois que je descendais dans le Sud-Ouest par le train.

 

Je savais que j’avais le temps pour être à l’heure au rendez-vous, cependant je ne pus m’empêcher de presser le pas, tant j’avais hâte de me retrouver auprès de lui. J’avais longuement hésité, avant de partir, sur la tenue à mettre : habituellement, je portais une tenue confortable pour un long voyage en train : un jean, des baskets et un sweat. Mais, cette fois, il s’agissait bien plus que d’un simple voyage : j’allais retrouver le « père » de Coralie, un homme qui, au vu de ses histoires, semblait aimer les vêtements raffinés et les dessous sexy. Malheureusement, j’étais loin de posséder la garde-robe de son héroïne, ou alors celle de ses débuts !

 

            Après maintes hésitations, j’avais fini par opter pour une robe en laine, parfaite pour ce début octobre, des bas, des bottes et un perfecto noir.  Il ne me fallut que quelques minutes de marche, juste le temps de me rendre de la gare SNCF à l’emplacement des taxis, pour regretter ce choix vestimentaire un peu trop épais par rapport à la douceur exceptionnelle de la température. Contrairement à celui que j’avais quitté en Normandie, le ciel parisien était d’un bleu parfait, sans aucune tâche, et le soleil avait un ardeur plus printanière qu’automnale ; je finis par retirer mon blouson.

 

            Une grande bouffée de chaleur s’empara de moi lorsque j’entrais dans le salon de thé et que je l’aperçus dans un coin de la salle. Il était habillé de façon très chic : une chemise cintrée au ton vert pâle, dont le bout des manches retroussée était rayé en trois tons,  un jean et des chaussures assorties à la couleur beige clair de son chapeau. Il était superbe et j’eus l’impression de marcher sur du coton quand je m’avançai vers lui. Il me remarqua très vite et se leva en me faisant un grand sourire qui fit pétiller son regard : je me sentis fondre et sus déjà que j’allais sans doute regretter de n’avoir que si peu de temps à passer avec lui.

 

-          Bonjour, jolie petite Christelle, me dit-il d’une voix chaude et en retirant son chapeau.

-          Bonjour, mon ange.

-          Tu es ravissante.

-          Mais j’ai très chaud ! Paris ne sait donc pas que nous sommes en automne ?... Toi, tu es d’une grande classe.

-          J’avais une séance de dédicaces dans une librairie du quartier latin ; j’ai essayé de me faire beau.

-          C’est plutôt réussi !

 

J’avais envie de me jeter à son cou, de goûter à nouveau à ses lèvres, mais je sentis comme une distance chez lui et n’osai aller au bout de mon désir. Mon cœur se pinça quand il se pencha sur moi pour me faire les deux bises conventionnelles sur les joues.

 

Nous nous installâmes chacun sur un gros pouf rouge, avec des losanges blancs et noirs, et je me demandai si je n’avais pas fait une erreur en lui demandant de nous voir. En y réfléchissant, depuis notre nuit de la fête de la musique, nous n’avions plus les mêmes échanges sulfureux et endiablés d’avant notre rencontre : peut-être n’avait-il pas réellement envie de me revoir ? Mais, dans ce cas, pourquoi avait-il accepté ?

 

-          Tu m’as l’air bien pensive ?

-          J’étais en train de me dire que j’avais sans doute pas mal perturbé tes projets de la journée. Après tout, tu n’as eu que deux jours pour te retourner !

-          C’est vrai… Mais je m’en moque éperdument ! Je suis extrêmement heureux de te revoir.

 

Le début d’angoisse qui s’était installée en moi s’envola d’un coup ; mon cœur fut transporté de joie, un plaisir intense qui se traduisit aussitôt par un large sourire sur mon visage.

 

-          L’espace d’un instant, lui dis-je, j’ai cru que ma présence ne te réjouissait pas vraiment.

-          Je peine à concevoir que quelqu’un ne soit pas réjoui d’être avec toi !

 

Sans crier gare, il posa une main sur ma joue et caressa mes lèvres avec son pouce, jouant un moment avec mon grain de beauté. Il ouvrit la bouche pour me dire quelque chose, mais il fut interrompu par le garçon de salle.

 

-          Je suis heureux de voir que votre amie est enfin arrivée, lui dit-il.

-          Pas autant que moi, soyez en sûr.

-          Je n’en doute pas une seule seconde, monsieur. Avez-vous fait votre choix ?

-          Madame m’a loué la qualité de votre thé à la menthe, aussi je vais me laisser tenter.

-          Moi aussi, ajoutai-je d’une voix troublée.

 

Nous nous mîmes à discuter passionnément, prenant, chacun à notre tour, des nouvelles de l’autre. Il s’excusa d’avoir était si peu expressif dans ces courriels ces derniers mois, de ne pas avoir pris le temps d’avoir une conversation avec moi sur une messagerie instantanée, comme nous le faisions autrefois. Il m’expliqua que son éditeur lui avait demandé d’écrire une suite à son roman et il s’était alors mis au travail avec plus de sérieux que lors de l’écriture du premier tome.

 

-          Voilà une nouvelle qui me ravit ! lui dis-je. As-tu déjà trouvé un titre ?

-          Le même que pour le premier, à la différence que Titia en sera l’unique personnage principal. Il est temps que l’on découvre qui elle est, pourquoi Mélanie lui a donné une existence.

-          Et Coralie ?

-          Coralie… Elle ne fera qu’une brève apparition dans ce volet.

-          Dommage : je me suis beaucoup attachée à elle, tu sais.

-          Mais Mélanie mérite aussi que l’on s’intéresse un peu plus à elle.

 

Nous passâmes beaucoup de temps dans le salon de thé, beaucoup trop : presqu’une heure. Il ne m’en restait plus que deux avant de devoir remonter dans mon train.

 

-          Le temps joue encore contre nous, dis-je d’une voix maussade.

-          Dans ce cas, me répondit-il en se levant, ne perdons pas une minute de plus !

-          Où veux-tu que nous allions ?

-          Tu m’as dit bien connaître le Jardin des Plantes ?

-          En effet.

-          Peut-on rejoindre Austerlitz en le traversant ?

-          Bien sûr.

-          Alors, guide-moi !

 

Le jardin s’était recouvert de son manteau automnal, des couleurs chatoyantes qui contrastaient avec la température trop élevée pour la saison. En pleine semaine, hors vacances scolaires, il était presque désert, et je m’en réjouis fortement car cela donnait une certaine magie à notre promenade.

 

Nous marchions main dans la main, gardant tous deux le silence depuis plusieurs minutes, quand il s’arrêta brusquement et planta son regard dans le mien.

 

-          M’en voudrais-tu si je t’embrassais ? me demanda-t-il.

-          Idiot ! Je crois que je vais te tuer si tu ne le fais pas immédiatement !

 

Enfin, il me prit dans ses bras ; enfin, je pus sentir son souffle chaud s’approcher de mes lèvres ; enfin, sa langue s’engouffra dans ma bouche pour se lover à la mienne. Le baiser me fit totalement fondre et ses mains, qui me caressaient par-dessus ma robe, me firent trembler d’émotions. Quand ses lèvres me quittèrent, je me retrouvai avec le souffle court et la vue trouble. Il me prit alors par la main et m’entraîna derrière de hautes haies. Lorsqu’il estima que nous nous trouvions assez loin des sentiers de visites, il me fit m’allonger dans une herbe très douce.

 

-          Je ne sais plus si je te l’ai dit, me dit-il en s’allongeant tout près de moi, mais tu m’as manqué.

-          Non, tu ne me l’avais pas dit.

 

Il me sourit, puis ses lèvres se soudèrent une nouvelle fois aux miennes. Sa langue fouilla énergiquement ma bouche, jusqu’à ce que je me mette à répondre pleinement à ce baiser en engageant un véritable duel de langues. Mais lorsque sa main se posa sur ma cuisse, je sus qu’il allait gagner le combat, qu’il allait prendre le pas sur moi ; je rejetai ma tête en arrière et fermai les yeux.

 

Sa main remonta lentement, dans un grand mouvement circulaire, et lorsque ses doigts quittèrent le nylon pour se retrouver sur ma peau nue, je ne pus m’empêcher de sursauter et de lâcher un petit râle. Je me mis à frissonner, à onduler des hanches, et j’ouvris un peu plus mes jambes lorsque les doigts atteignirent ma culotte ; j’étais heureuse d’avoir plutôt préféré des bas à un collant.

 

Les doigts se mirent à marcher sur le tissu, alternant des pressions plus ou moins fortes et ma gorge s’assécha à mesure que montait le désir en moi. Je sentais que mon clitoris avait bien gonflé et j’étais impatiente qu’il s’en saisisse. Mais il semblait décider à jouer avec mon plaisir, à me faire languir.

 

Enfin, il fit passer ses doigts sous ma culotte et l’un d’eux flirta avec mon bouton, le massant délicatement, comme s’il souhaitait le faire grossir encore un peu plus. Puis il l’abandonna brusquement pour pénétrer mon intimité, m’arrachant un cri à la fois de surprise et de plaisir. Les deux doigts enfoncés profondément en moi me fouillèrent avec une certaine lenteur d’abord, puis, peu à peu, ils s’accélèrent, s’affolèrent. Mon corps sembla devenir une marionnette contrôlée par la main de mon amant. De petites vagues commençaient à se lever aux creux de mes reins et je commençais à me préparer à l’arrivée de l’orgasme, quand il retira ses doigts au tout dernier moment. 

 

J’étais haletante, en sueur ; j’ouvris les yeux et l’aperçus me regardant avec une grande tendresse ; je les refermai lorsqu’il s’attaqua à nouveau à mon clitoris, avec bien plus de vigueur que la première fois. Des bouffées de chaleur m’envahirent, amenant avec elles comme de délicieuses petites décharges électriques. A nouveau, il s’arrêta alors que j’étais au bord de l’explosion.

 

 

Devenant comme folle, je le pris par le cou et le supplia de me libérer, tout en lui mordillant le lobe de l’oreille. Il me pénétra une nouvelle fois avec deux doigts, mais en fit aussi entrer un troisième dans le jeu : tandis qu’il me fouillait avec une énergie sans pareille, son pouce entamait un mouvement circulaire tout aussi rapide sur mon clitoris. J’eus subitement comme une envie d’expulser quelque chose ; mes hanches bougèrent, malgré moi, comme si elles donnaient des coups de boutoir. L’explosion arriva enfin et je me jetai sur la bouche de mon amant pour y étouffer les cris que je ne pouvais retenir, tandis que j’inondai sa main de mon orgasme de femme.

Par laplumeoccitane46 - Publié dans : Nouvelles en vrac
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